[NANTES ET LA BAULE]

16/08/2017

Et si Nantes était à vendre ?

La Fnaim, la fédération des agences immobilières, et l’économiste Patrice de Moncan ont chiffré la valeur patrimoniale des principales villes de France. Conclusion : Nantes arrive en quatrième position.

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Si un amoureux de la cité des Ducs de Bretagne voulait acheter la ville, il lui faudrait débourser plus de 41,5 milliards d’euros. C’est la conclusion faite par la Fnaim, la fédération des agences immobilières, et l’économiste Patrice de Moncan, qui se livrent à un exercice sans précédent: chiffrer la valeur patrimoniale des principales villes de France. A titre de comparaison, les précédentes évaluations étaient de 706 milliards pour Paris, de 33 milliards pour Bordeaux, de 28 milliards pour Strasbourg, de 82,1 milliards d’euros pour Marseille et 58,2 milliards pour Nice.

Pour arriver à ces 41,5 milliards, les auteurs ont analysé les onze quartiers qui constituent le chef-lieu du département de la Loire-Atlantique. À partir des transactions récemment réalisées dans chacune de ces zones, ils ont établi la valeur de 37,3 milliards d’euros pour l’habitation (165.543 logements), 3 milliards d’euros pour les bureaux (1,6 million de mètres carrés intra-muros) et de 1,2 milliard d’euros pour les commerces et les boutiques (3998 locaux recensés dans la ville).

On apprend ainsi que le parc immobilier nantais est relativement récent: seuls 20,6 % des immeubles d’habitation sont antérieurs à la Seconde Guerre mondiale, alors que ce taux est de 52% à Bordeaux et près de 70% à Paris. Plus de la moitié du patrimoine immobilier (55,7 %) a ainsi été construit entre 1946 et 1990. Enfin, le patrimoine bâti a augmenté de 23,7 % pendant ces quinze dernières années, en raison notamment d’une forte croissance démographique.

Une ville dynamique

En une dizaine d’années, la ville s’est en effet forgé une solide réputation et attire de plus en plus de nouveaux habitants, séduits par son environnement et son dynamisme économique. Les Nantais bénéficient en effet de 37 mètres carrés d’espaces verts par personne, de la mer à 45 minutes, de lignes de tramway performantes, d’une offre culturelle de qualité, mais aussi d’un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale. Ce dynamisme économique se traduit par une forte croissance de l’immobilier de bureaux, qui a connu une augmentation de sa valeur de près de 40% au cours des dix dernières années.

La métropole enchaîne ainsi les grands projets urbains, comme Euronantes. Ce projet de construction d’un quartier d’affaires de dimension internationale s’articule entre le quartier de la gare, lui aussi en plein réaménagement, et le quartier de l’île de Nantes, situés de part et d’autre de la Loire. D’ici 2020, Euronantes regroupera 500.000 mètres carrés de bureaux, ce qui devrait entrainer la création de plus de 10 000 emplois sur dix ans. Cette croissance du bâti augmente la valeur totale du patrimoine nantais, qui se place ainsi à la quatrième position derrière Paris, Marseille et Nice, mais devant Bordeaux et Strasbourg.

Les auteurs de l’enquête n’ont pas inclus dans leurs calculs la valeur des nombreux monuments que compte la cité. Ils se sont néanmoins livrés à la conversion des joyaux architecturaux de la ville en réserves foncières. On apprend ainsi que le célèbre Château des Ducs de Bretagne vaudrait la bagatelle de 240 millions d’euros si des F4 de bon standing étaient construits à sa place. De même, l’Hôtel de Ville pourrait être évalué à 125 millions. En additionnant seulement neuf des monuments et lieux emblématiques (mais Nantes en compte beaucoup plus), la ville serait ainsi réévaluée de plus de 622,7 millions d’euros supplémentaires.